Starović: Belgrade doit rester vouée au dialogue de Bruxelles

10. juin 2022.
Le secrétaire d'État aux Affaires étrangères Nemanja Starović a déclaré que Belgrade devrait rester vouée au processus de dialogue sous les auspices de l'UE en tant que médiateur mandaté par l'Assemblée générale des Nations unies pour mener les pourparlers sur une normalisation globale des relations, quelles que soient les positions des Etats-Unis et une vision de l’Allemagne maintenant modifiée concernant le Kosovo-Metohija.

Interrogé sur les messages envoyés par le chancelier allemand Olaf Scholz, Starović a dit à la RTS que nous n'étions pas parvenus à un accord sur la question du Kosovo-Metohija, mais que cela ne signifie pas que nous devons bouder maintenant et abandonner le processus de négociation à Bruxelles.

 

-Bien au contraire, nous devons rester voués au processus de dialogue, a indiqué Starović, soulignant qu'il pensait qu'il y aurait le plus petit dénominateur commun, même sur les sujets sur lesquels nous ne pouvions pas nous entendre, en particulier la question du Kosovo-Metohija et qui pourrait être dans une position et une action communes pour au moins préserver la paix et la stabilité dans la région, ce qui reviendrait à décourager les démarches unilatérales de Priština, auxquelles l'administration d'Albin Kurti est très encline.

 

A ses dires, ce qui était une nouveauté désagréable pour nous, c'est ce que nous avons entendu non pas à Belgrade, mais à Priština plus tôt dans la journée, et qui montre que l'Allemagne a maintenant rejoint les États-Unis pour la première fois en abandonnant ce principe d'ambiguïté constructive dont furent ornées les négociations de Bruxelles dès leur lancement il y a 11 ans.

 

-Le commentaire du président Vučić lors du point de presse était vraiment responsable, courageux et digne d’un homme d’Etat dans tous les sens, a souligné Starović.

 

Le secrétaire d'État aux Affaires étrangères dit que certaines des thèses et positions du chancelier Scholz étaient en effet très désagréables pour nos oreilles, mais que ce n'était pas quelque chose d'inattendu, et que cela ne devrait pas nous décourager lorsque nous parlons de ce qui est maintenant le but que nous devons mettre devant nous, et c'est d'embrasser toutes les possibilités, si et quand elles s'ouvrent, pour une nouvelle énergie dans le processus d'adhésion à l'UE.

Starović s’est dit croire qu'un haut niveau de confiance avait été établi sur ce sujet et que nous pouvions déjà nous attendre à de sérieux progrès cette année, et a souligné que si ces opportunités s’ouvrent il nous appartenait de les reconnaître et de les saisir, pour vraiment faire des progrès sur la voie européenne, ainsi que de ne pas rater une autre occasion si elle se présentait à nous, bien sûr non pas au prix d'un renoncement à notre intégrité territoriale.

-Cela n'arrivera pas. J'espère qu'au moment où nous arrivons à la porte de l'adhésion à part entière, il y aura un changement d'attitude des principaux États membres qui permettra de répéter ce qui se répète toujours en Europe, car l'histoire de l'UE est une histoire de compromis, une histoire de solutions créatives et asymétriques, et qu’une telle possibilité sera aussi laissée à notre Etat. Si, en revanche, cela ne se produit pas, si nous sommes sous un choix binaire soit-soit, la décision sera prise conformément à la volonté démocratique des citoyens», a déclaré le secrétaire d'État aux Affaires étrangères.

Interrogé sur les attentes du chancelier Scholz concernant l'imposition de sanctions à la Russie, Starović a dit que Scholz lui-même avait répété à plusieurs reprises que, de son point de vue, les sanctions contre la Russie devaient être dures et fortes, mais ne devaient pas faire plus de mal à l'Allemagne qu'à la Russie.

Il a ajouté qu'alors au moins cet argument d'égalité de poids et mesures appliqué par l'Allemagne à elle-même pourrait avoir un certain effet.

-Il est clair pour tout le monde que toute sanction que la Serbie infligerait éventuellement à la Russie ferait beaucoup plus de mal à la Serbie qu'à la Russie, dit Starović.

Le secrétaire d'État a indiqué que la Serbie, en tant que pays en voie d'adhésion par rapport à l'UE, a l'obligation d’aligner progressivement sa politique étrangère jusqu'au jour où elle deviendra membre à part entière et où elle devra s'aligner à 100 %.

Starović a indiqué qu'il est problématique pour plusieurs raisons qu'une nouveauté soit à nouveau introduite, qui exige que les pays qui sont déjà dans le processus d'adhésion, à un moment où ils sont loin d'être membres à part entière, commencent pleinement à mettre en œuvre la politique étrangère et de sécurité commune, comme quelqu'un qui applique seulement des décisions auxquelles il ne participe pas.

-Un tel lien entre une harmonisation complète et les progrès du processus d'intégration européenne ne peut être justifié lorsque nous voyons nos voisins, comme la Macédoine du Nord et l'Albanie, qui ont aligné à 100% leur politique étrangère sur Bruxelles, et n'ont absolument aucun progrès sur la voie vers l'UE, a relevé Starović.