Les non-alignés - l'un des plus grands sommets multilatéraux

08. oct 2021.
Au début de la semaine prochaine, la Serbie et Belgrade accueilleront des représentants des États membres du Mouvement des non-alignés, et le ministre des Affaires étrangères Nikola Selaković a déclaré pour Tanjug à la veille du sommet qu'il s'agirait de l'un des plus grands sommets multilatéraux en Europe cette année, mais aussi d’une opportunité pour la Serbie de développer sa coopération économique.

L'arrivée à la conférence de Belgrade a été confirmée par plus de 100 délégations, et pour l'instant on sait qu'environ 45 délégations seront dirigées par des ministres.

-Par exemple, le Conseil de l'Europe compte moins d'États membres qu'il n'y aura de ministres dans notre pays, ce qui signifie que ce sera l'un des plus grands rassemblements multilatéraux en Europe cette année, a relevé Selaković.

Le ministre ajoute que le sommet n'a pas une dimension essentiellement politique, car aucune décision ne sera prise, ni aucune déclaration ne sera adoptée, mais c'est une manière pour tout un chacun de montrer qu'il se souvient de la Conférence de Belgrade de 1961 avec beaucoup d’attention et de fierté.

A cette époque, rappelle-t-il, la Yougoslavie à Belgrade fut hôte aux chefs d'État et de gouvernement des continents asiatique, africain, latino-américain, qui ont envoyé unanimement un message au monde pour quelles valeurs ils s’engagent, n'acceptant pas d'être des facteurs et partie de la division du monde d'alors en blocs.

Il rappelle également que ce fut un moment historique très intéressant, après la crise cubaine, de nombreuses interventions militaires en Asie, en Afrique, mais, dit-il, les dirigeants des États fondateurs du Mouvement ont trouvé de la force pour envoyer un message aux deux blocs et indiquer une troisième fois.

Selaković a ajouté que dans les trois décennies qui ont suivi sa création, notre État en a grandement bénéficié, ce qui a aidé son renom, car un tel mouvement a été fondé sur son territoire, et c'est pourquoi, dit-il, la Yougoslavie elle-même était l'un des facteurs les plus importants sur la scène internationale.

Le chef de la diplomatie serbe constate que le monde est différent aujourd'hui, peu importe à quel point quelqu'un essaie de faire des parallèles - la Yougoslavie n'existe pas, mais ce qui reste le même, c'est Belgrade, le lieu de naissance du Mouvement, qui lui-même a rapidement changé ces dernières années, devenant  la locomotive du développement de la Serbie, mais aussi au-delà.

-Quand vous mentionnez Belgrade, avec l'ancien président de la Yougoslavie Tito, vous trouvez l'enthousiasme et le sourire chez tous les amis non-alignés. Et c'est l'une des raisons pour lesquelles un grand nombre de chefs de la diplomatie, d'envoyés spéciaux et de représentants de l'État viennent à Belgrade au sommet, a déclaré Selaković.

Le chef de la diplomatie serbe a également souligné que la conférence était une excellente occasion de développer la coopération économique avec les pays qui seront représentés.

-Nous n'avons plus d’entreprises si puissantes que nous pouvons les envoyer sur des chantiers de construction de l'Irak à l'Angola, mais nous avons de la sagesse, des experts dans divers domaines, et de nombreux États membres nous demandent ce genre de coopération et d'aide, car ils nous apprécient, a dit Selaković.

-Là, ajoute-t-il, réside le grand potentiel pour le développement de l'économie, du commerce, dans le domaine de l'éducation, de la science, de la culture... et que personnellement j'aimerais avoir assez de force pour développer autant que possible les relations avec ces pays.

-C'est la priorité de tout pays européen sérieux aujourd'hui, et nous avons un bon et sérieux héritage de coopération avec les pays africains, asiatiques, latino-américains, le sous-continent indopacifique… Et nous devons en être fiers, être rationnels et tourner bonne coopération politique bilatérale en économie, a dit Selaković.

Lorsqu'on lui a demandé si la Serbie pouvait revenir à la position détenue par la Yougoslavie et si ce rassemblement pouvait y contribuer, Selaković a répondu qu'il ne fallait pas se laisser emporter, car l'ex-Yougoslavie existait à un autre moment historique, avec 23 millions d'habitants à l'époque de démantèlement, elle avait un pouvoir économique exceptionnel et un fort renom politique.

-Elle avait un leadership qui a reconnu un certain moment historique, et c'était en 1961. Aujourd'hui, la Serbie c'est autre chose, mais c'est sur une bonne voie, elle se développe rapidement, pour la deuxième année consécutive c'est l'une des économies les plus croissantes d'Europe, avec qui les non-alignés veulent coopérer. C'est à nous d'y répondre par notre souhait d'une telle coopération, a déclaré Selaković.

Selaković a souligné que, par exemple, le continent africain compte aujourd'hui 1,3 milliard d'habitants, et que ce nombre doublera dans environ 30 ans, exprimant sa conviction que les relations historiques des pays africains avec la Yougoslavie, la Serbie ne seront pas négligées, mais à quel point elles seraient mise en valeur ceci dépend de ce que nous faisons aujourd'hui.

-Nous sommes très intéressés à coopérer avec des pays amis, dont ceux qui nous ont aidés chaque fois qu'ils le pouvaient, ne nous ont pas fait chanter, avec lesquels nous n'avions pas de questions ouvertes, a ajouté Selaković.

Le chef de la diplomatie serbe a également souligné que cette conférence montre que nous ne sommes pas euro-centriques, comme nous ne l'étions pas il y a 60 ans.

Cela, dit-il, est prouvé par les photos qui peuvent être vues à l'exposition au Musée d'art africain, qui montrent comment Belgrade vivait en 1961 - elles montrent des femmes de Belgrade dansant avec des jeunes gens d'Afrique, qui étudiaient ici à l'époque, ainsi que des filles d'Afrique dansant avec des étudiants de Belgrade - des membres de races différentes, et pas un brin de racisme, alors que dans la partie la plus développée du monde, la ségrégation raciale était observée à chaque tournant.

-Cela montre à quel point Belgrade était cosmopolite à l'époque, et c'est toujours un endroit cosmopolite aujourd'hui, et c'est pourquoi nous avons tant d'intérêt et de respect de la part de nos amis qui viendront ici, a déclaré Selaković.

 
Source: Tanjug