Dačić : Personne ne prendra parti pour Priština qui ne cesse de tenir tête au monde entier

01. juin 2023.
Le Ministre des Affaires étrangères de Serbie, M. Ivica Dačić, a déclaré aujourd'hui que la réaction des dirigeants de la République de Serbie aux événements complexes s’étant déroulés dans le Nord du Kosovo-Metohija était énergique, rapide et appropriée et a estimé que le seul moyen de parvenir à une désescalade consisterait à revenir à la situation qui avait précédé les élections.

M. Dačić s’est félicité des positions des États-Unis relatives aux événements les plus récents ayant eu lieu dans le Nord et d’un avertissement clair adressé par ces derniers à M. Aljbin Kurti, censé procéder à la création de l’Association des municipalités serbes.

« Je crois que les États-Unis et l'UE sont maintenant en colère, provoquée par les mesures unilatérales entreprises par M. Kurti, qui ont rendu la situation davantage complexe et ont provoqué des conflits », a déclaré M. Dačić, rappelant que ces mesures unilatérales dégageaient fidèlement le fonctionnement du gouvernement de M. Kurti qui consistait à enclencher une suite d’escalades de violences.

Au lieu d'une normalisation, nous faisons face à une désescalade constante, a précisé M. Dačić en ajoutant que Priština était habituée à être le benjamin de l'Occident et ne connaissait pas la politique qui consistait à lui adresser des menaces.

Il a ajouté qu'il était curieux de savoir maintenant ce que pensaient ceux qui avaient voté en faveur du début de la procédure d'adhésion du Kosovo-Metohija au Conseil de l'Europe après avoir expliqué que ce serait une sorte de récompense pour Priština.

Aux dires du ministre, il existe un créneau dont il faut profiter afin d’exercer de la pression sur Priština et c’est justement ce dont parle l'administration américaine.

Personne ne prendra parti pour Priština qui ne cesse de tenir tête au monde entier, a déclaré le ministre et a ajouté que l'administration américaine avait à sa disposition des mesures à entreprendre - lui refuser des visites, l’exclure de programmes d’exercices militaires conjoints... ou ne plus mobiliser des moyens financiers en sa faveur, a indiqué M. Dačić.

A la question de savoir si toutes ces mesures pouvaient conduire à une désescalade alors que même le président français Emmanuel Macron a qualifié d’erreur les dernières élections et s'il existe un moyen de revenir à la situation d'avant ces dernières, M. Dačić répond qu'à son avis, c'est le seul moyen de parvenir à une désescalade.

Nous tombons dans un piège lorsque nous parlons d’une désescalade au lieu de parler de la cause, et la cause en est M. Kurti qui trouvera toujours un bon prétexte. Personne n’évoque l’essence même du problème et c’est la création de l’Association des municipalités serbes, mais tout le monde se demande comment exercer une pression, a expliqué M. Dačić.

« La situation est réellement très complexe, tout d'abord parce que nous nous sommes retrouvés, par manque d’action, dans une position qui nous affronte à la KFOR, avec qui nous entretenons une relation professionnelle », a déclaré le ministre et a rappelé qu’une ironie du sort était qu’à part des membres du contingent hongrois, c’était également ceux du contingent italien qui ont participé aux événements, alors que les Serbes sont justement reconnaissants à ce dernier pour avoir protégé les églises et les monastères.

C’est, à son avis, l’organisme de commandement de la KFOR qui en est responsable, dont la tâche est d'empêcher le déplacement d'unités spéciales dans le Nord sans le consentement des Serbes ainsi que leur entrée forcée dans les mairies. Nos dirigeants ont réagi de manière énergique, rapide et approprié, a conclu M. Dačić.

« Notre ambition ou objectif ne consiste pas du tout d’entrer en guerre avec la KFOR ou de provoquer une dégradation de la situation. Notre objectif, c’est la paix, c’est l’opportunité à donner aux Serbes pour qu’ils se battent pour leurs droits leur permettant de survivre et de continuer à vivre au Kosovo-Metohija et, à cet égard, nous ne permettrons pas un pogrom des Serbes. C'est le seul point à ne pas franchir et c’est ce dont dépend le chemin à poursuivre par la Serbie à l'avenir. Nous avons fait preuve de sérieux et de la disposition de protéger notre peuple si d'autres options font défaut, mais nous espérons qu’une chose pareille ne se produira pas », a-t-il conclu.

Source : Agence de presse « Tanjug »