Dacic pour Voice of America: Le rapport de l'Occident envers la Serbie a changé, la ZSO est condition sine qua non

03. fév 2023.
WASHINGTON — C'est très important pour nous que Washington et Bruxelles, même s'ils connaissent nos «lignes rouges», évaluent notre approche du dialogue comme constructive et responsable, a déclaré le ministre serbe des Affaires étrangères Ivica Dacic dans une interview exclusive pour Voice of America, qui a passé deux jours à Washington, où il a été l'invité du petit déjeuner de prière et a rencontré des officiels américains du Département d'État et du Congrès.

Dans une interview accordée à Voice of America, Dacic a mis l'accent sur deux lignes rouges - la question de la reconnaissance du Kosovo, c'est-à-dire la question de l'adhésion du Kosovo à l'ONU, et - comme il l'a dit – «une condition sine qua non», à savoir former d'abord la Communauté des municipalités à majorité serbe.

-C'est quelque chose dont nous n'avons vraiment pas besoin de discuter ou de négocier à nouveau, parce que c'est quelque chose sur quoi nous nous sommes probablement mis d'accord lorsque nous avons signé cet accord il y a 10 ans, a déclaré le chef de la diplomatie serbe et Premier Vice-Premier ministre de Serbie.

Dacic souligne le plus important pour lui pendant son séjour à Washington ont été les entretiens au Département d'État, avec les responsables qu'il a récemment rencontrés à Belgrade - le conseiller Derek Chollet et l'envoyé spécial pour les Balkans occidentaux Gabriel Escobar.

-Les sujets centraux étaient nos relations bilatérales, c'est-à-dire comment essayer de progresser dans ces relations. Je pense que l'appel téléphonique que le secrétaire d'État Blinken a passé avec le président Vučić avant la session d'aujourd'hui du Parlement serbe est également important. Cet appel était une conséquence directe de l'attitude que j'ai pu entendre à Bruxelles et ici à Washington - et je pense que c'est peut-être le message le plus important, à savoir que l’attitude et la position du président Vučić, soit de la Serbie, sont évaluées comme constructives et responsables. Et on fait souvent des comparaisons à Pristina et à Kurti - pour qui il y a des évaluations opposées, a déclaré Dacic, en ajoutant:

-J'ai pu entendre ici qu'ils s'expriment positivement sur la Serbie, et ils disent eux-mêmes que la position de la Quinte, y compris des États-Unis, a changé de manière très significative par rapport à ce positionnement de la Serbie, ce qui montre que c'était une bonne décision.

Dacic dit qu'il est également important qu'il ait entendu des responsables américains qu'ils sont «conscients de la difficulté pour la Serbie d'en parler déjà».

-Par exemple, je peux parler de tout cela par expérience personnelle, car je suis avec Vucic, et à l'époque j'étais Premier ministre, vous vous souvenez à l'époque, lorsque l'accord de Bruxelles a été signé, et nous étions attaqués par diverses attaques – comme quoi nous avons trahi le Kosovo, etc., ils nous ont même maudits et je ne sais même pas quoi, nous ont poursuivis en justice... Alors, bien sûr, toute discussion sur ce sujet sera difficile, et cela se voit par ces événements aujourd'hui que j'ai pu suivre,

dans la mesure où j'ai vu qu'il y avait des incidents au parlement serbe. Ce qui bien sûr n'est pas bon, car nous devons avoir l'unité concernant l'approche de ces problèmes étatiques et nationaux.

Voice of America: C’est un secret de polichinelle que l'Amérique est peut-être la plus intéressée par les progrès du dialogue entre Belgrade et Pristina ces dernières années. Nous avons un plan franco-allemand, dont au moins officiellement nous ne savons pas grand-chose, sauf que l'Amérique et l'Europe exigent que la Serbie et le Kosovo le signent, et il semble qu'il y ait beaucoup de pression des deux côtés pour le faire. Avez-vous ressenti cela dans les conversations ici?

Dacic: Il ne s'agit pas de pression, car vous savez, la Serbie s'est positionnée de manière constructive et avec nous - contrairement à Pristina - il n'est pas nécessaire de parler ainsi, de forcer quelqu'un à accepter quelque chose. Ils devraient parler à Pristina ici pour accepter qu'ils mettent en œuvre quelque chose qu'ils ont signé il y a dix ans. C'est donc une énorme différence d'approche. On parle ici de quelque chose qui serait inacceptable pour nous dans le sens où on parle du texte même de ce nouvel accord. Et là on parle d'autre chose. Il ne fait aucun doute que notre position là-bas est bonne, mais les sujets dont nous parlons sont difficiles et basés sur des choses dont je pense qu'il est très difficile de discuter. Pour convaincre quelqu'un si nous avons raison ou tort, parce que toute cette persuasion et cette argumentation que nous présentons, qui ressemblent très souvent à ce qui se passe à propos de l'intégrité territoriale de l'Ukraine... mais vous savez quoi, nous ne sommes pas en position pour déterminer comment les grandes puissances décideront de cette question. Il est donc évident que dans la période à venir, mais seulement lorsque nous entrerons dans une nouvelle mise en œuvre de tout cela, parce que nous ne sommes même pas entrés dans tout cela, alors nous aurons une discussion sur des questions extrêmement difficiles, sur la question de savoir si certaines décisions devraient être prises ou non et en ce sens, ils ont clairement dit ce sur quoi vous pouvez compter et ce sur quoi vous ne pouvez pas compter. Et à cet égard, on peut dire que ce sont quelques-uns des points, c'est-à-dire les conséquences auxquelles nous pourrions être confrontés, au cas où la Serbie serait qualifiée de cause de l'échec de ce dialogue. Ce qui n'est pas le cas pour le moment. Ce qui est bon.

Voice of America: Il semble que les États-Unis n'aient jamais exercé autant de pression sur le Kosovo pour former la Communauté des municipalités serbes. Toutefois, la partie américaine - comme M. Chollet et M. Escobar l'ont indiqué à plusieurs reprises - considère qu'il s'agit d'un processus distinct de l'accord franco-allemand. Est-ce ainsi que la Serbie le perçoit ?

Dacic: Il est séparé, mais vous savez dans quel sens - qu'il ne fait pas partie de ce nouveau processus. Cela fait partie du processus de l'Accord de Bruxelles et nous l'approuvons. Dans quel sens - qu'il précède quelque chose que nous ferons plus loin. Nous ne pouvons pas attendre maintenant que ce soit formé à la fin d'un processus. Non, nous pensons que c'est quelque chose qui a été convenu.

C'est une condition préalable au retour des Serbes dans les institutions. Et pourquoi en est-il ainsi? Les gens ne se souviennent plus de ce contexte, je l'ai dit à Borrell aussi. Il dit pourquoi les Serbes ne retournent pas dans les institutions, et je lui dis: je ne sais pas exactement dans quelle pièce ici à Bruxelles nous avons signé cet accord, mais ici nous l'avons signé avec Thaçi et Catherine Ashton. Je lui dis que pendant un certain temps, ils ont gardé ma photo ici dans l'Union européenne lorsque je l'ai signé avec Thaçi. Qu'est-ce que j'ai signé ? Ai-je signé pour la Communauté des municipalités serbes? Et que c'était une condition que les Serbes, lorsqu'ils suppriment les institutions de l'État de Serbie, créent leurs propres institutions au Kosovo entrant ainsi dans la Communauté des municipalités serbes et, par-là, entrent dans les institutions de ces autorités intérimaires au Kosovo.

Et maintenant, qu'est-ce que cela devrait signifier. Que nous avons trompé notre peuple et que vous m'avez trompé, parce que je l'ai signé... Nous ne voulons tout simplement pas que cela fasse partie d'un nouvel accord, d'un nouveau processus, qu'il s'avère que nous ne nous sommes mis d'accord sur rien jusqu'à présent. Cela ne fait donc pas partie du nouveau processus. C'est la partie qui doit être finie. Tels sont les engagements pris. Ils ne font partie d'aucun nouvel accord.

«C'est facile de s'asseoir en terrasse et de donner des leçons»

Voice of America: Comment interprétez-vous la critique de l'opposition selon laquelle tout cela est une trahison?

Dacic: Je ne sais pas sur quel fondement ils peuvent alléguer quelque chose comme ça, parce que la Serbie n'a pris aucun engagement pour que quelqu'un puisse alléguer quelque chose comme ça. Le président Vučić n'a rien signé, ni donné son consentement, il a paraphé que nous avons pris certaines obligations. Nous avons dit que nous voulions discuter, comme nous l'avons toujours dit. Nous avons participé au dialogue même lorsque nous n'aimions pas ce texte, tant à Bruxelles que dans d'autres lieux, avant 2008 ou 2012. C'est de la manipulation absolue, de la politisation et de marquer des points politiques. Si quelqu'un veut vraiment discuter de toutes ces questions, il devrait exprimer son opinion, ses propositions, dire ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire, ce qui est acceptable pour eux et ce qui ne l'est pas.

On peut théoriquement discuter de certaines choses. Nous avions théoriquement, avant 2000, souvenez-vous, que le DOS parlait de la question du Kosovo comme d'une question démocratique. Que cela n'a rien à voir avec l'intégrité territoriale. Que c'est une question démocratique, alors quand Milosevic sera parti, tout sera résolu. Il s'est avéré que ce n'était pas le cas. Ensuite, nous avons eu des normes avant le statut, et cela a également été abandonné. Eh bien, il y avait deux voies à l'époque de Tadic. Voies séparées - l'une est la question de l'intégration européenne, et l'autre est la question du Kosovo. Et comme quoi elles n’entreront pas en collision. Toutefois, elles sont entrées en collision au premier virage.

C'est simple si vous vous asseyez sur une terrasse et ne participez pas au processus. Il est facile de donner des leçons et de cracher sur tout ce que fait autrui. Mais lorsque vous avez une question comme celle-ci, qui est d'importance étatique et nationale, il serait important en premier lieu d’aboutir à une approche unique à tout cela. Quelles sont nos lignes rouges, ce que nous acceptons, ce que nous pouvons faire. Nous devrions savoir ce que nous n'acceptons pas. Et tout le reste, il faut avoir des tactiques pour qu'il ne s'avère pas que tout a échoué à cause de nous. Et il est facile de dire

maintenant que nous ne voulons pas participer au dialogue. Ce n'est pas bon, car ce faisant, nous attirons sur nous toute l'énergie négative du monde. Vous avez entendu ce que le président a dit. La Communauté des municipalités serbes doit être constituée avant d'aller plus loin dans cette affaire. Et deuxièmement - nous pensons que, pour nous, c'est aussi une ligne rouge que nous ne pourrions pas franchir, et c'est d'accepter que le Kosovo entre dans l'ONU. Tout le reste est sujet à discussion, et c'est la bonne approche politique.

VOA: Dites-moi ce qu'ils vous ont dit sur les lignes rouges ici à Washington?

Dacic: Ils ont des points de vue différents, ils l'ont proposé. Vous savez, nous ne serons pas d'accord avec eux sur tout. Chollet m'a dit: «Tu perds ton temps avec ces retraits de reconnaissance.» Je veux dire, simplement ce n'est pas si important pour eux. C'est important pour nous. En quoi est-ce important? Parce que nous n'avons pas le soutien des grandes puissances, nous devons compter sur les chiffres, et ces chiffres... si quelqu'un veut, par exemple, demander l'adhésion du Kosovo à l'ONU, il est très important pour nous ce que chacun de ces pays pensent, parce qu'en fin de compte, il y a des principes selon lesquels on vote. Par conséquent, nous ne devrions pas nous attendre à ce qu'ils adaptent leurs vues aux nôtres, mais nous devrions simplement dire... ils ont à l'esprit ce qui est possible pour nous et ce qui ne l'est pas. Je pense que c'est correct. Les entretiens ont été très corrects, ils ont dit qu'ils seraient transparents avec nous. Je le répète, ils ont parlé très positivement du président Vucic, de son approche et de la position de la Serbie en général. Je pense qu’on devrait en profiter pour le développement de nos relations bilatérales.

Voice of America: Le conseiller Derek Chollet parlant récemment de l'Union des municipalités à majorité serbe, a mentionné que le Kosovo devrait former la ZSO dans le nord du Kosovo. Cela signifie-t-il qu'il ne s'agit que de quatre municipalités ou s'agit-il de tout le territoire du Kosovo, où nous avons 10 municipalités à majorité serbe?

Dacic: 10 municipalités. Je ne sais pas à quel point il est au courant avec toutes ces choses, mais en principe, vous savez quand vous regardez, ce sont des municipalités avec une population majoritairement serbe. Donc pour l'instant il y en a dix. C'était comme ça quand j'ai participé à tout ça, je suppose que ce nombre est toujours le même aujourd'hui...

«La ZSO n'était pas considérée comme une nouvelle République Srpska»

Voice of America: Et il aurait dû y avoir une option pour que toutes les autres municipalités se joignent, il y a beaucoup d'interprétations différentes...

Dacic: Mais nous ne sommes pas loin de tout cela. C'est donc ce dont nous parlions il y a 10 ans et où la tâche consistait à déterminer comment cela fonctionnerait dans les plus brefs délais. Et puis ça s'est arrêté. Et puis ils ont commencé avec ces histoires selon lesquelles ce n'est pas conforme à la constitution du Kosovo, qu'ils ne l'accepteront pas - à la fois le premier et le deuxième et le troisième et le cinquième, chacun qui est venu était pire que le précédent. Et nous en sommes arrivés à une situation où, 10 ans plus tard, nous débattons toujours de la question de savoir si une communauté de municipalités serbes devrait être formée ou non. Et c'est ça «l'acquis» communautaire (obligation de tous les pays qui veulent rejoindre l'UE, ndlr). Ils nous disent donc maintenant que la Serbie devrait accepter certaines politiques européennes. Tout va bien. Mais l'accord de Bruxelles fait-il partie de la politique européenne? Était-il signé par Catherine Ashton? Pourquoi ceci n’est pas l’alignement sur la politique de l'Union européenne? Est-ce que Pristina s’alignera sur cela - ce ne sera pas le cas.

Nous en avons parlé d'une certaine manière, et nous avons parlé de la façon de concevoir le fonctionnement de la Communauté des municipalités serbes, pour vraiment faire en sorte qu'il soit d’intérêt pour le peuple serbe, d'être sa représentation au Kosovo-Metohija. Certes, personne n'a jamais envisagé cette question maintenant ce sera une nouvelle République Srpska ou quelque chose comme ça. Cela ne nous intéressait même pas. Mais il est évident que l'autre partie ne veut pas que quoi que ce soit de serbe apparaisse sur la scène politique à Pristina. C'est pourquoi cette position de l'Amérique est importante. Ce serait très mal si l'Amérique disait: «Maintenant, nous n'interviendrons pas, et maintenant nous n'insistons pas sur la formation de la Communauté des municipalités serbes». Et c'est pourquoi nous leur sommes reconnaissants, parce que franchement, s'ils n'étaient pas là, qui ouvrent la voie, il serait difficile pour quelqu'un d'autre de le pousser, je parle des pays européens.

Voice of America: Si le Kosovo est le problème numéro un sur la voie européenne de la Serbie, alors juste à côté du Kosovo se trouve le fait que la Serbie ne s’est pas alignée encore sur la politique étrangère de l'UE et n'a pas imposé de sanctions à la Russie. Vous vous êtes déjà exprimé plusieurs fois sur ce sujet depuis votre retour au poste de chef de la diplomatie, même dans une interview à la Voix de l'Amérique. Vous avez dit que la Serbie ne peut pas lâcher la main russe qui la tient au-dessus du précipice tant que l'Occident ne lui donne pas la main. Voyez-vous toujours la situation ainsi?

Dacic: Nous devons le voir de cette façon parce que nous ne pouvons pas regarder cette position différemment, parce que nous devons nous imaginer dans cette position. La première est une question de principe, en ce qui concerne cela, la Serbie est très consistante, nous condamnons la violation de l'intégrité territoriale. Le problème ici est que ni l'Ouest ni l'Est ne sont suffisamment consistants, c'est-à-dire qu'ils interprètent différemment le principe d'intégrité territoriale. Quand il s'agit de l'Occident, ils pensent que l'intégrité territoriale de l'Ukraine doit être défendue, mais que la question de l'intégrité territoriale de la Serbie soit du Kosovo est une question différente, ils interprètent toujours que c'est une question sui generis. Mais n'importe qui peut penser que sa question est une question sui generis, hors de tout autre cadre, même si elle n'est pas une exception mais appartient à ce qu'on appelle un corpus de questions en soi.

Pourtant, quand il s'agit de l'Est, ils viennent aussi dire - si le Kosovo le peut, alors les provinces d'Ukraine peuvent se déclarer des États indépendants, et maintenant ils nous soutiennent de l'autre côté aux Nations Unies. Ils utilisent cet exemple dans leur propre intérêt, ce qui s'est passé autour du Kosovo. Nous devons donc maintenant regarder notre intérêt, et cet intérêt est que si nous n'avons pas achevé le dialogue avec Pristina, il n'est pas correct que quelqu'un pousse Pristina à devenir membre du Conseil de l'Europe, ou de l'ONU ou de l’UE. Tant que tel sera le cas, tant que nous n'aurons pas la garantie de l'Occident qu'ils seront corrects envers nous, nous ne pouvons pas abandonner à la légère notre position et nos votes sûrs en ce qui concerne la position liée au Kosovo-Metohija.

Et c'est l'essentiel, et il ne s'agit pas seulement de la Russie, il y a d'autres pays qui sont sous l'impact des sanctions, et c'est pourquoi nous devons faire attention. Après tout, nous pouvons maintenant l'interpréter d'une manière ou d'une autre, chaque pays aurait agi de la même manière à notre place, et ils ont agi de la même manière dans leur histoire.

Voice of America : Vous avez également mentionné que la Serbie peut reconsidérer sa position si la décision de ne pas introduire de sanctions cause à la Serbie des dommages qui ne peuvent être tolérés, comme c'est le cas actuellement. Sommes-nous proches du fait que les dégâts deviennent trop importants?

Dacic: Je ne pense pas que nous soyons proches, car cela ne serait pas dans l'intérêt de la Serbie. Nous serions obligés de l'accepter, même si ce n'est pas dans l'intérêt de la Serbie. Nous voulons créer une situation où... l'intérêt de la Serbie est tel que nous rejoignons une nouvelle politique, des relations avec les pays occidentaux... c'est pourquoi nous devons rechercher le plus petit ou le plus grand dénominateur commun, peu importe, et ce n'est pas un processus simple et facile, de sorte que je pense que nous sommes loin de cette situation. Pourquoi? Parce que la question la plus importante ici maintenant, et je pense que c'est la question de toutes les questions, c'est la question de l'Ukraine. Pour nous, cette question ne peut être séparée de la question du Kosovo, c'est-à-dire de la question de l'intégrité territoriale de la Serbie. Il est important que ceux qui veulent en discuter avec nous aient de la compréhension pour notre position.


«La pression principalement visant Pristina»

-Il est très difficile de discuter de ce que propose Albin Kurti quand vous avez quelque chose que vous avez signé il y a 10 ans, a déclaré le ministre serbe des Affaires étrangères Ivica Dacic, commentant les six conditions que le Premier ministre du Kosovo a fixées pour former la Communauté des municipalités à majorité serbe.

-Des représentants internationaux m'ont dit qu'il leur avait dit qu'il ne formerait pas l'Union des municipalités serbes avant la signature de cet accord, et avant de signer l'accord, il demande que les cinq États membres de l'Union européenne qui n'ont pas reconnu le Kosovo le fassent. Cela signifie qu'ils reconnaissent le Kosovo, afin qu'il entre dans la mise en œuvre de cet accord, et deuxièmement, qu'il soit informé de la date exacte à laquelle ils accepteront sa demande d'adhésion à l'Union européenne et à l'OTAN... En ce moment, la pointe de la critique sévère et de pression vise principalement Pristina, a déclaré Dacic et a ajouté :

-En ce qui concerne Belgrade, nous mènerons une politique qui sera basée sur la protection des intérêts nationaux et étatiques, mais aussi sur l'avenir de la Serbie. Nous ne permettrons pas que des sanctions soient imposées à la Serbie, non pas parce que nous pensons que personne ne le fera, mais parce que nous devons veiller à ce que cela ne se produise pas. Cela signifie que nous devons être flexibles, mais aussi ne pas être flexibles en dessous des lignes rouges dont nous avons parlé. Les années passent, mais les sujets restent les mêmes.


On n’a pas parlé du meurtre des frères Bitici

Voice of America: L'une des questions bilatérales dans les relations entre la Serbie et les États-Unis qui n’ont pas été résolue depuis de nombreuses années est la question de l'assassinat des frères Bitici? Était-ce un sujet lors de cette visite? Où en est cette affaire en Serbie ?

Dacic: Je n'en ai pas, je n'en ai pas parlé cette fois, parce que maintenant d'autres sujets plus actuels étaient à l'ordre du jour, mais c'est un sujet que les responsables américains évoquent régulièrement. Ils ont leurs propres préparatifs pour les réunions et cette question est toujours parmi les sujets dans la préparation de ces réunions. C'est quelque chose qu'ils n'abandonneront pas. Je ne suis même pas au courant, puisque je n'ai pas été ministre des Affaires étrangères pendant deux ans, je ne suis pas entré dans les détails de ces cas, mais c'est certainement quelque chose à laquelle nous devrons faire face dans la période à venir.


Source/Photo: Voice of America (VOA)