Relations sincères et amicales entre la Serbie et l'Autriche

13. juin 2022.
Le ministre des Affaires étrangères de la République de Serbie Nikola Selaković a rencontré aujourd'hui à Belgrade le ministre fédéral des Affaires européennes et internationales de la République d'Autriche Alexander Schallenberg.

Lors du point de presse, Selaković a relevé avoir discuté des questions bilatérales et internationales les plus importantes avec son homologue autrichien, notant que leurs entretiens étaient toujours amicaux et sincères.

Selaković a déclaré que la Serbie était intéressée par le développement des relations de partenariat avec l'Autriche, qui est le troisième plus grand investisseur dans l'économie serbe, indiquant que les entreprises autrichiennes emploient 22 400 de nos citoyens.

Le ministre a remercié l'Autriche pour son soutien clair et net à notre voie européenne, ajoutant que nous apprécions hautement le document non officiel récemment présenté par les ministres Schallenberg et la ministre des Affaires européennes, soulignant que cela montre que le soutien autrichien à l'élargissement de l'UE n'est pas seulement pro forma, mais quelque chose pour quoi l'Autriche s’emploie.

De même, Selaković a relevé avoir informé Schallenberg de l'initiative Les Balkans ouverts, qui apporte l'amélioration de notre niveau de vie et une meilleure préparation à l'adhésion à l'UE.

Invité à commenter le fait que le Premier ministre grec Mitsotákis a récemment déclaré souhaiter que l'ensemble des Balkans occidentaux fasse partie de l'UE d'ici 2033, le ministre serbe des Affaires étrangères a déclaré que la Grèce était l'un des promoteurs de l'intégration de l'ESE dans l'UE, mais que c’était une question aussi pour tous les autres Etats membres.

-Il ne s'agit pas seulement de savoir où se trouve la Serbie, mais où se trouve l'UE, et si l'UE veut que l'ensemble des Balkans occidentaux devienne membre, quand et dans quelles conditions, a dit Selaković.

Le ministre a réitéré que la Serbie est déterminée à rester sur sa voie européenne, à réformer sa société, soulignant qu'il n'y a pas de dilemme pour nous, mais que la voie vers l'UE ne dépend pas seulement de la Serbie.

Selaković a également dit qu'il s'était entretenu avec le ministre Schallenberg de la situation dans la région, en particulier au Kosovo-Metohija, en Bosnie-Herzégovine, mais aussi de la guerre en Ukraine.

Lorsqu'on lui a demandé pourquoi la Serbie n'avait pas adhéré aux sanctions contre la Russie, le ministre a rappelé que la Serbie faisait partie de l'État sous sanctions internationales et qu'elles n'apportaient rien de bon à personne.

-Dès le premier jour de la crise ukrainienne, nous avons adopté une position claire et condamné les activités de la Russie, mais nous avons également déclaré que nous nous tenions fermement en position de respecter l'intégrité territoriale et la souveraineté de tous les Etats membres internationalement reconnus de l'ONU, a dit Selaković, soulignant que nous respectons l’intégrité territoriale de l’Ukraine et nous nous emploierons pour cela en tout lieu, car nous pensons aussi que notre intégrité territoriale a été violée.

-Notre intérêt national est en premier lieu, et d'autre part nous avons un processus qui dure depuis 19 ans et pour lequel personne ne sait quand il se terminera, et en attendant nos concitoyens doivent survivre, a conclu le ministre.
Le ministre fédéral autrichien des affaires européennes et internationales Alexander Schallenberg a constaté lors de la conférence de presse qu'il existe un pont humain et culturel fort entre nos pays, ce qui se reflète dans la présence d'investisseurs autrichiens en Serbie et leur intérêt à intensifier leurs activités.

A ses dires, il est d'une importance géostratégique essentielle pour l'UE d'affirmer clairement l'espoir que les Balkans occidentaux feront sans aucun doute partie de la famille européenne et que la région sera protégée d'une éventuelle déstabilisation.

-Dans ce sens, l'Autriche a proposé quelque chose concernant l'intégration. Il y a 19 ans, nous, de l'UE, avons donné la perspective de l'adhésion à ces pays. C’est une longue période. Maintenant, nous devons enfin faire quelque chose de concret, et notre proposition était de traiter ces pays étape par étape, d'une région à l'autre, comme des membres à part entière, a déclaré Schallenberg.

Se référant à la question de la stabilité régionale, Schallenberg a dit qu'il était important d'avoir un marché régional commun et a constaté que le processus de Berlin était un incubateur d'idées sur ce type de coopération dans les Balkans occidentaux.

Il a également souligné l'importance de la normalisation progressive des relations entre Belgrade et Priština, car ce processus, comme il l'a expliqué, représente des «oreilles d'aiguille» à travers lesquelles toute la région est observée.

-Les idées que nous avons présentées dans le document non officiel autrichien sont des idées que j'ai présentées il y a longtemps. Le fait est que nous ne pouvons pas continuer à penser selon des modèles, le processus est trop bureaucratique et nous devons trouver un moyen pour que les citoyens de l'UE et des pays candidats aient le sentiment que c'est quelque chose que nous pensons sérieusement, que ce ne sera pas quelque chose dans dix ans, mais quelque chose qui peut déjà avoir des résultats concrets, a indiqué Schallenberg.

Comme il l'a expliqué, l'Autriche est liée aux Balkans et son intérêt essentiel est que la région se développe dans le sens de la prospérité, et cela n'est possible qu'au sein de l'UE.

La perspective européenne n'est pas à sens unique, car nous sommes tous face à un tremblement de terre radical du système européen de valeurs et de sécurité, et personne ne peut être qu'un observateur.

-Nous sommes heureux de voir que tous les pays de la région, y compris la Serbie, avaient une position claire lors de la session du l’AG de l’ONU, et je fais appel qu’on continue avec la mise en œuvre de cette position La Serbie, en tant que plus grand pays de la région, a une responsabilité particulière et je crois que nous avons en partage l’intérêt de voir cette guerre finir le plus tôt possible, a dit le ministre autrichien.