Starović: le Président Vučić défendra à Prague les intérêts nationaux vitaux de la Serbie

06. oct 2022.
Le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Nemanja Starović a déclaré qu'il était très important que le Président de la Serbie, Aleksandar Vučić, assiste à la première réunion de la Communauté politique européenne à Prague, s’agissant d'une plate-forme importante pour le dialogue politique paneuropéen créée sur l'idée du président français Emmanuel Macron.

Starović, invité par la RTS, a dit qu'il reste à voir quelle forme prendra cette initiative et comment elle se développera à l'avenir, indiquant qu'il était clair qu'il ne s'agirait pas d'une nouvelle organisation internationale et qu'il n'y aura pas de chevauchement des compétences avec le Conseil de l'Europe ou avec l'OSCE.

-Nous parlons d'une large plate-forme politique, et il est très important que le président Vučić y soit présent. Quand on parle de tels formats politiques très élevés, la formule s'applique selon laquelle il est important d'être à table parce que si vous n'êtes pas à table, alors vous vous retrouvez quelque part au menu. Il vaut mieux être la partie qui discute que quelqu'un qui est un simple objet et dont on discute, a relevé Starović.

Le secrétaire d'État du MAE a dit qu'il ne fait aucun doute que le président Vučić sera exposé à des pressions aujourd'hui, comme il l'a été les mois précédents, concernant le positionnement de la Serbie par rapport aux sanctions contre la Russie.

-Le positionnement de la Serbie ne sera pas un point formel à l'ordre du jour, mais le souhait de parvenir à une unité politique paneuropéenne complète sera exprimé, a dit Starović, indiquant que notre approche est conforme aux Etats membres de l'UE en ce qui concerne la condamnation claire de l'invasion russe et le soutien à l'Ukraine.

A ses dires, là où il y a un problème et ce pour quoi nous serons exposés à de fortes pressions, c'est que nous ne voulons pas agir en tant que partie au conflit et nous ne voulons pas introduire un régime de sanctions contre la Russie.

Starović a relevé que le président Vučić participera à une importante table ronde consacrée à la situation énergétique à Prague, mais que le sommet de Prague sera également l'occasion pour toute une série de réunions bilatérales importantes.

A l'occasion de la discussion d'hier au Comité des Ministres du Conseil de l'Europe, Starović a déclaré que c'était une journée très importante à Strasbourg pour laquelle nous nous préparions depuis longtemps.

-Ce que nous voyons comme résultat est une petite victoire diplomatique pour la Serbie. Hier, la discussion sur la demande d'adhésion de Priština au Conseil de l'Europe a commencé, mais ce que nous avons réussi à faire, c'est d'éviter toute déclaration du Comité des Ministres du Conseil de l'Europe. Malgré le souhait de Priština et de grands et puissants sponsors internationaux, la procédure d’adhésion n'a pas été entamée. Il n'y a pas de place pour les grandes tonalités triomphales, il n'y a pas de place pour la détente vu qu’il peut arriver dans la prochaine période que la discussion se poursuive et que la déclaration soit atteinte. Notre argument, qui a été approuvé par les Etats membres du CdeE, c’est que la dernière chose dont le CdeE a besoin en ce moment est une autre manifestation de désunion, a déclaré Starović.

Malgré le fait que Priština et ses sponsors internationaux estiment que les mathématiques leur sont favorables dans le CdeE et qu'ils pourraient obtenir la majorité nécessaire des deux tiers nécessaire, notre argument, selon lui, est que chaque déclaration et survote montrerait une fois de plus que le CdeE est en crise, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de degré d'unité adéquat.

-Et c'est un argument qui a été entendu assez fortement hier et que de nombreux pays, parmi lesquels beaucoup qui reconnaissent l'indépendance unilatéralement proclamée du Kosovo-Metohija, ont en quelque sorte accepté, et c'est ainsi que nous avons réussi à reporter la discussion, a déclaré Starović.

Comme il l'a dit, la procédure au CdeE est très compliquée, elle peut prendre deux ou trois ans, et il est important pour nous qu'elle n'ait même pas commencé dans le cas de la demande de Priština.

-Nous avons réussi à l'arrêter en ce moment. Les arguments de notre côté sont nombreux, à commencer par la manifestation de la désunion au sein du Conseil de l’Europe que nous aurions en cas de survote et le fait que l'admission de Priština serait un exemple de violation du statut de l'organisation, qui stipule que les membres du CdeE ne peuvent être que des Etats membres de l'ONU, ce que Priština n'est certainement pas. Une petite victoire diplomatique, mais seulement une étape dans la lutte à long terme qui nous attend dans cette importante organisation, a déclaré Starović.